Pour des gens du nord, s’avancer plein sud, c’est un peu entrer dans un futur redouté. Depuis quelques jours nous traversons des kilomètres carrés sur lesquels il ne reste que du sables et des cendres. Le premier noirci par le feu, les autres blanchies par la combustion. L’impression de lire le futur est prenante, la vision d’une Terre trop chaude pour y laisser la vie proliférer, d’une terre cuite et désormais stérile s’impose comme une alarme tonitruante. Quel message sortir de ce champ de mort ?

Quand nous marchons dans nos jardins, dans nos pelouses, dans nos forêts, cette terre qui colle si bien à nos chaussures et dont l’épaisseur n’excède guère 50 cm, c’est elle qui est la clé de tout, c’est elle qui a nourri nos parents et les parents de leur parents, mais c’est elle que nous dilapidons ...

Je ne sais pas ce que demain sera, mais j’ai vu la Terre sans terre !